Maria Zinfert

Rencontres en Polynésie. Victor Segalen et l'exotisme 

sous la direction de Roger Boulay et de Patrick Absalon, Somogy édition d'art 2011

 

im Katalog zur gleichnamigen Ausstellung (Abbaye de Daoulas 22. April - 6. November 2011) erschien mein Text zu Segalens Reise nach Polynesien im Herbst/Winter 1902/03 und ein weiterer zu seinem 1907 publizierten Roman Les Immémoriaux (Die Unvordenklichen). 

 

Victor Segalen en Polynésie: La Formation du Poète

[…] Le voyage à Tahiti et les deux années passées en Polynésie peuvent être considérées comme les années de formation du poète. Certes, il a déjà consacré sa thèse Les cliniciens ès Lettres à un sujet littéraire et il a prit part à un débat littéraire avec une étude intitulée Les synesthésies et l’école symboliste, mais ces travaux gardent un caractère scientifique. Son premier texte littéraire, le poème en prose La Tablature, écrit il à New York en une nuit, pendant la premiere poussée fièvrieuse de la maladie gravissime. C’est en Polynésie que Segalen a le projet de rédiger son premier roman : « J’ai cette chance, un mois après mon arrivée dans un pays, de tenir mon livre : Tahiti : arrivée 23 Janvier — 1er Mars : Immémoriaux. » Dans le contexte de la crise existentielle qu’il vient de traverser, cette décision peut être comprise comme portée par « la plus formidable poussée fiévreuse (…) de santé ». À quelque titre que ce soit qu’il était motivé à l’ecriture, je m’imagine Segalen lors de son débarquement à Tahiti comme un jeune homme re-né avec un immense appétit de vivre et du monde entour de lui. […]

(traduit par Patrick Absalon)

[…] Seine Reise nach Tahiti und die folgenden zwei Jahre auf den polynesischen Inseln kann als Zeit der Formation des Poeten Victor Segalen begriffen werden. Zwar hatte er sich bereits in seiner Dissertation Les Cliniciens ès Lettres einem literarischen Thema gewidmet und sich mit seinem 1902 publizierten Aufsatz Les Synesthésies et l’École Symboliste an einer Debatte um Literatur beteiligt, doch sind diese Arbeiten wissenschaftlichen Charakters. Seinen ersten literarischen Text, das Prosagedicht La Tablature, schrieb Segalen in einer Nacht in New York, während des, wie er später rekonstruierte, ersten Fieberschubs der potentiell tödlichen Krankheit. Einen Monat nach Ankunft auf Tahiti hatte er den Plan zu seinem ersten Roman: «J’ai cette chance, un mois après mon arrivée dans un pays, de tenir mon livre : Tahiti : arrivée 23 Janvier — 1er Mars : Immémoriaux.» Auch dieser Entschluss kann im Kontext der existentiellen Krise gelesen werden, mag er doch getragen gewesen sein von «la plus formidable poussée fièvrieuse… de santé, à Tahiti». Wodurch sein literarisches Schreiben auch immer ausgelöst wurde, kann ich mir Segalen bei seiner Landung auf Tahiti nicht anders vorstellen, denn als einen neugeborenen jungen Mann mit einem ungeheueren Appetit auf Leben, auf die ihn umgebende fremde Welt. […]

 

Les Immémoriaux. Chambre d'Écho

[…] Le roman de Victor Segalen Les Immémoriaux comporte en son milieu une courte partie qui a pour titre « Le Parler ancien ». Elle raconte les événements du voyage vicennal effectué par le Tahitien Terii. Par cette construction, Segalen jalonne le thème principal de son roman — la christianisation de Tahiti au tournant des 18e et 19e siècles — par une omission, une vide. C’est donc le principal protagoniste du roman raconté de sa perspective, Térii, qui est absent précisement pendant ce changement culturel radical. Quand il revient sur son île natale, les Tahitiens sont convertis à la nouvelle religion : ils sont passés des mythes transmis oralement aux Saintes Ecritures. […]

(traduit par Patrick Absalon)

 

[…] Das Zentrum von Victor Segalens Roman Les Immémoriaux bildet der kurze Mittelteil: «Le Parler Ancien». Erzählt wir darin die zwanzig Jahre dauernde Seereise des Tahitianers Terii. Mit dieser Konstruktion markiert Segalen das Thema seines Romans — die Christianisierung Tahitis an der Wende vom 18. zum 19. Jahrhundert und das damit einhergehende Absterben der Maori Kultur — durch eine Leerstelle. Ist doch der Protagonist Terii, aus dessen Perspektive erzählt wird, gerade in dieser Phase radikalen kulturellen Wandels abwesend. Als er auf seine Heimatinsel zurückkehrt, sind die Tahitianer von ihren mündlich tradierten Mythen konvertiert zur Heiligen Schrift. […]